C’est l’événement culturel de l’été, celui dont tout le monde parle ! Après trois ans de travaux, la villa Cavrois, conçue dans les années 1930 par l’architecte parisien Robert Mallet-Stevens, renaît de ses cendres et s’ouvre au public.
A Croix, à 10 km de Lille, se tient la villa Cavrois, commandée en 1932 par Paul Cavrois, un riche industriel roubaisien, pour héberger sa femme et leurs sept enfants. L’architecte Robert Mallet-Stevens avait imaginé à l’époque un véritable château contemporain dans l’esprit moderniste et géométrique autour d’un programme simple : « Air, lumière, travail, sports, hygiène, confort, économie ». Il fera de cette habitation privée une véritable œuvre d’art, une merveille d’architecture moderniste. Toute de briques jaunes, la villa Cavrois impressionne par ses proportions monumentales : 60 mètres de longueur pour la façade principale, 3 800m² de planchers dont 1 840 m² de surface habitable et 830 m2 de terrasse, un bassin de natation de 27 mètres. Un miroir d’eau éblouissant avec tout autour un parc de près de deux hectares.
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A l’époque, il se dit que le voisinage raille la « folie Cavrois » et le « péril jaune ». La bâtisse est jugée trop moderne pour les esprits conservateurs ou trop luxueuse pour la population ouvrière de la région. La famille Cavrois y vivra jusque fin 1939, obligée de quitter le Nord devant l’avancée des troupes allemandes. Elle y reviendra en 1947. A la mort de la veuve de Paul Cavrois, en 1985, la villa a bien failli disparaître. Vendue à un promoteur immobilier, puis laissée à l’abandon, elle fut sauvée de la démolition grâce à une mobilisation citoyenne, avant d’être classée monument historique en 1990.
Restaurée dans son état de 1932 par le Centre des monuments historiques, la villa Cavrois est l’une des plus célèbres réalisations d’architecture privées en France. Depuis le 13 juin, elle est – enfin – accessible au public.